Sur les traces de… ou l’histoire de… texte 35
La petite histoire de Gabrielle Roux, sœur de Wilfrid
« C’est le mois de Marie, C’est le mois le plus beau
À la Vierge chérie, Disons un chant nouveau. »
Ce chant marial, je l’ai entendu dans ma jeunesse, il me rappelle la musique de maman à l’orgue, le chapelet de papa et la superbe et grande église de Ste-Anne de la Pérade (1):
Je m’y rendais avec mes compagnons de classe, en rang comme en procession en sortant de l’école. J’étais en première et deuxième année du primaire, c’était en 1968 et 1969. Cette coutume du mois de Marie a été pratiquée je crois jusqu’à la fin des années 1970.
Puisque c’est le mois de Marie en mai, je vais vous raconter les petites histoires des femmes de notre famille qui ont pris le voile. Ainsi, au cours des prochaines semaines, il sera question de:
Gabrielle Roux, fille de Johnny Roux et Anny Paquin,
de Marcelle Baril, fille de Béatrice Roux et Validor Baril,
de Bibiane Jutras, d’Yvette Jutras, et de Gemma Gosselin, toutes trois, cousines de papa,
de Marie-Anne Gosselin, soeur de grand-maman Marie-Rose.
Puis, je terminerai ce cycle avec la petite histoire toute particulière de Sr Marie-Louise Gosselin, cousine de grand-maman Marie-Rose, qui a été missionnaire en Asie.
Je débute avec Gabrielle Roux, quatrième des filles de Johnny Roux et Anny Paquin. Elle est née le 22 août 1910 à St-Norbert d’Arthabaska, et baptisée le lendemain 23 août, par le curé Edmond Poulin de Courval. Voici son acte de naissance (2):
Ses parrain et marraine sont Albert Provencher et sa femme Mary Roux, sœur de son père Johnny, qui ont tous signé le registre.
Le 5 septembre 1926, date de la photo carte-postale du photographe A. Michaud, nous la voyons tenir un document. Je crois qu’il s’agit de son inscription au pensionnat des Sœurs de l’Assomption de Princeville, dont les coûts sont assumés par Ludger Roux, oncle de son père qui a fait fortune à St-Boniface près de Winnipeg au Manitoba et dont j’écrirai la petite histoire cette année. J’ai une copie de son testament et je peux vous assurer qu’il était très bien nanti!
Mais revenons à Gabrielle, qui devra quitter ses études au pensionnat, pour le bien de sa maman à qui elle prodiguera les soins pendant les quelques mois précédant son décès le 30 mai 1927. Ce document écrit par Sr Henriette Cantin et distribué lors de ses funérailles est précieux en ce qu’il raconte parfaitement son histoire, je vous le partage alors:
Je retiens qu’elle aura enseigné pendant six ans, pour ensuite être cuisinière pendant plus de quarante ans. Une vie au service des autres. Elle avait un talent réel en cuisine. Je me rappelle avoir entendu grand-papa dire que ses desserts étaient succulents et que son sucre à la crème était parfait. C’est aussi ce qu’écrit sa nièce Marcelle Baril dans un hommage lu lors des funérailles.
Ce document aussi remis à ses funérailles le 20 juillet 2005 énumère de façon exhaustive son travail et ses occupations pendant toute sa vie:
Chaque Congrégation a ses spécificités, et l’entrée en religion se fait par étapes. mais toutes selon le Droit Canon propose :
– un temps de pré-noviciat, ou postulat
– un temps de noviciat (1928-1931)
– une profession temporaire (Gabrielle prononce ses vœux le 17 février 1931)
– une profession définitive (Gabrielle prononce ses vœux perpétuels le 14 août 1934)
Tout ce processus dure plusieurs années, comme nous pouvons le constater.
Lors de ses vœux perpétuels, elle prendra le nom de Sr St-Jean-du-Crucifix.
Presque toute la famille se déplace pour l’occasion. Nous avons des photographies d’elle-même avec ses deux grands-mères, et avec sa famille.
À gauche Émilie Luneau, sa grand-mère paternelle, Gabrielle au centre, puis Marie Mailhot-Paquin sa grand-mère maternelle:
Debout de gauche à droite: Émilie Luneau, Jeffrey Béliveau, Alice Roux-Béliveau, Béatrice Roux-Baril, Gabrielle, Marie Mailhot, Annette Roux-Grégoire, Ernest Grégoire.
À genoux: Cécile Roux, Carmen Roux, Marie-Jeanne Roux et Marie-Marthe Roux:
Il était d’usage que les religieuses visitent leur famille pendant leurs vacances. Gabrielle n’y dérogeait pas, elle visitait sa famille et souvent en compagnie de sa nièce Marcelle Baril qui fera l’objet de la prochaine petite histoire. Je vous donne alors rendez-vous dans une semaine pour la lire.
Mais avant de vous quitter, je vous partage une photo où on la voit en compagnie de ses sœurs et frères lors des célébrations de ses 50 ans de vie religieuse qui se sont déroulées chez sa sœur Béatrice qui est assise à côté d’elle. Grand-papa Wilfrid y participait, de même que Gérard et Cécile.
Merci à ma sœur Micheline de m’avoir transmis les documents remis aux funérailles de Gabrielle.
À bientôt,
MC
(1) photo provenant du site de la municipalité de Ste-Anne de la Pérade, https://sadlp.ca/fr/tourisme/attraits-culturels-et-touristiques/eglise-et-crypte
(2) Saint-Norbert-d'Arthabaska, 1845-1919, BAnQ Trois-Rivières, Fonds Cour supérieure. District judiciaire d'Arthabaska. État civil, (04T,CE402,S72).
(3) avis de décès de Gabrielle Roux: https://federationgenealogie.qc.ca/bases-de-donnees/avis-de-deces/fiche?avisID=138341
P.S. Il y a un site fort intéressant et utile qui se nomme Clergénéalogie, un projet de la Société d’histoire de Saint-Hubert et dont la base de données « permet aux chercheuses, aux chercheurs, aux généalogistes de retrouver des femmes et des hommes qui ont rejoint les ordres religieux et sont ainsi souvent disparus des radars généalogiques. L'objectif de ce site est non seulement de les répertorier, mais surtout de les rattacher à leurs parents afin d'aider celles et ceux qui désirent compléter des fiches familiales ». https://clergenealogie.org
Je leur ai transmis les informations touchant les religieuses de notre famille.
Merci Marie Claude très intéressant à lire ,,un beau voyage dans sa vie.
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