Chez le notaire, texte 6
Achat d’une terre par Napoléon (Paul) Roux en 1883
Après avoir écrit une petite histoire au sujet de Napoléon alias Paul Roux, grand-père de Wilfrid (publiée le 11 octobre dernier) et quelques textes relatifs aux recensements et à ses visites chez le notaire, je termine cette semaine ma série sur lui. J’y reviendrai si je fais d’autres découvertes le concernant.
D’abord, voici la transcription d’un contrat passé devant le notaire Louis Lavergne, le 27 mars 1883 et dont l’objet est l’achat d’une terre à Ste-Sophie d’Halifax.
No 4414
Vente par Charles Groleau à Napoléon Roux
Devant Louis Lavergne, Notaire public pour la Province
de Québec, Canada, soussigné, résidant et pratiquant au Village de
Princeville, dans le district d’Arthabaska.
Est comparu Sieur Charles Gro-
leau, cultivateur, demeu-
rant dans la Paroisse de
St Norbert d’Arthabaska,
Lequel a par les présentes vendu et cédé avec garanties contre tous troubles et évictions et comme libre de toutes dettes et hypothèques à Napoléon Roux alias Paul Roux, cultivateur demeurant au même lieu.
à ce présent et acceptant acquéreur pour lui et ses ayant
droits l’immeuble suivant, savoir:
Une terre faisant partie des lots
numéros trois et quatre du treiziè-
me rang du Township d’Ar-
thabaska dans le Comté de
Mégantic, contenant huit arpents
et trois quarts de front plus ou
moins sur la profondeur qu’il y a
depuis la Rivière Nicolet à aller au
quatorzième rang, bornée au Nord
Est au quatorzième rang, au sud
ouest à la Rivière Nicolet, d’un côté
au Nord ouest à Zoël Tourigny
et de l’autre côté au Sud
est à Charles Billy avec maison
grange et autre bâtisse dessus
construite.
Tel que le tout est actuellement sans
garantie de mesure précise s’il y a
de plus, l’acquéreur en bénéficiera,
s’il y a du moins l’acquéreur ne pour-
ra demander aucune réduction
sur le prix de vente ci-après men-
tionné car telle est la convention
expresse sans laquelle le vendeur
n’aurait pas consenti les présentes.
En marge: Le vendeur réserve la jouissance
d’un quarré dans la grange
neuve avec la remise dessous
pour quinze mois et demi,
et avec réserve des granges d’hui
au quinze juillet prochain.
Au vendeur ce que dessus appartient pour l’avoir acquis partie
de François Naud par acte d’échange
et partie de Théophile Hébert
par acte de vente, le vendeur devant
remettre les titres à l’acquéreur.
L’acquéreur pourra prendre
possession de ce que de ce que dessus vendu et en jouir à l’avenir aux
titres du vendeur à cet effet, le vendeur le subroge
en tous ses droits de propriété.
Cette vente est faite à la charge par l’acquéreur de
remplir toutes les obligations stipulées en faveur de la Couronne dans les
lettres patentes des lots de terre dont l’immeuble ci-dessus désigné fait partie
au prorata de l’étendue d’icelui.
Cette vente faite pour le prix et
somme de trois mille
deux cents piastres sur et
à compte de quelle somme
ledit vendeur reconnaît
avoir reçu la somme de dix
huit cents piastres dont quit-
tance d’autant en acompte
du dit prix de vente et quant
à la balance de quatorze cents
piastres restant due le dit ac-
quéreur promet la payer et
bailleur audit vendeur com-
me suit: cent piastres le
premier mai mil huit cent
quatre-vingt quatre et pareille
somme cent piastres à
pareille date chacune des treizes
années subséquentes jusqu’au
parfait paiement avec intérêt sur
toute la somme à raison de six par cent
par année à compter de ce
jour l’intérêt payable et
acquittable annuellement.
L’acquéreur aura droit
à la date de chaque (en marge
terme de paiement) de payer
toutes sommes qu’il voudra
payer en acompte sur la
La balance du prix de vente ou
toute la balance du prix de
vente afin de s’exempter les
intérêts sur toutes sommes
ainsi payées d’avance.
Pour sûreté du payement de quatorze cents piastres balance
du prix de cette vente, l’acquéreur a hypothéqué
l’immeuble ci-dessus désigné en faveur du vendeur sur lequel
ce dernier conservera le privilège de bailleur de fonds.
Le vendeur déclare qu’il existe
deux hypothèques sur l’immeuble
dessus décrit qu’il en doit
pas et qu’il a prescrit contre les
créanciers, mais l’acquéreur
ne pourra se prévaloir
de l’existence de ces hypothèques
pour retenir les termes
de paiements dûs au vendeur
mais sera obligé de payer tout
ce que dû au vendeur malgré
l’existence de telles hypothèques,
mais la garantie donnée par le
vendeur existera toujours tel (en marge: que
mentionné en tête des présentes).
Dont acte fait et passé dans le dit Village de Princeville dans l’étude de
Mtre Louis Lavergne, le dit Notaire, soussigné, sous le numéro quatre mille
quatre cent quatorze.
de ses minutes, l’an mil huit cent quatre vingt trois
le vingt-septième jour de mars avant
midi et les parties ont signé
après lecture faite. Trois renvois en marges bons.
Deux mots rayés nuls.
Charles groleau
Paul Roux
L. Lavergne
/MCR 09-01-2023
Quelques remarques:
J’ai obtenu ce contrat d’achat notarié en faisant une demande aux archives nationales de Trois-Rivières. J’y ai toujours un excellent service. Les actes du notaire Lavergne ne sont pas numérisés sur le site de BAnQ.
Cette terre située à Ste-Sophie sera la terre familiale pour plusieurs années. Elle sera vendue en août 1905 par Émilie Luneau, femme de Napoléon. On se rappellera que ce dernier décède en juin 1902. Ce contrat notarié du notaire Joseph-Albert Hébert (1) fera l’objet d’une histoire à venir.
On peut constater que Napoléon se fait appeler Paul, et qu’il est connu sous ce nom. Maintenant il signe son nom, ce qu’il ne faisait pas dans les contrats antérieurs ayant déclaré ne savoir le faire lors de son contrat de mariage en février 1874.
Avoir une femme qui sait le faire et des enfants à l’école, lui a sans doute donné le goût d’apprendre à le faire lui aussi.
À la prochaine,
MC
(1) Joseph-Albert Hébert, 1887-1906, BAnQ Trois-Rivières, Fonds Cour Supérieure. District judiciaire d'Arthabaska. Greffes de notaires, (04T,CN402,S34).
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